Exploration {Libre}

Il y a des jours où on devrait mieux rester coucher…Ce petit dicton trottait dans la tête du jeune Scott qui se maudissait d’avoir pris ce vol en direction de Sydney, si ce jour-là il avait écouté ses amis et était resté un peu plus longtemps, peut-être aurait-il raté son vol et ne serait pas à présent coincé sur cette île. Devon n’avait pas l’habitude de se sentir aussi oppressé et anxieux, il n’était pas habitué d’être arracher à sa petite vie tranquille, qu’il tient d’une main de fer, si brutalement. C’était nouveau pour lui et il n’aimait guère ça. Dev’ a toujours eu une multitude de gens autour de lui, il a toujours vécu dans de grands espaces mais plutôt peuplés de gros buildings et non d’immenses arbres de la jungle ! Dès qu’il avait ouvert les yeux sur cette plage, dès qu’il avait senti le sable mouillé sur sa joue et constatait le désastre, dès ce moment-là il sut que sa vie n’allait plus être la même qu’avant et qu’il n’allait pas aimer ce nouvel endroit inconnu. Devon n’a jamais été très ami avec la nature, à vrai dire il s’en fiche un peu, il ne se sent pas tellement concerner par tous les problèmes environnementaux même si il y contribue, on meurt tous un jour alors que ce soit dans un milliard d’année ou dans un avenir proche où la Terre serait complètement détraquée qu’est ce que cela changerait ? Le jeune Américain n’a jamais pris conscience de l’importance de cela et n’en prendra peut-être jamais, on peut penser qu’il est arrogant et centré sur lui-même, d’un côté ce n’est pas tout à fait faux, d’un autre il s’en fout complètement. Au contraire d’un bon nombre de personne, Scott est au moins, lui, sincère avec lui-même et vrai au jour le jour. Devon ne se réfugie pas derrière de belles paroles, non il dit ce qu’il pense sans chercher à y aller par mille chemins, il ne se cache pas derrière de faux semblants, tout le monde peut-il en dire autant ?

Qu’elle était cette île ? Que c’était-il passé ? Comment allaient-ils partir d’ici ? Tant de questions qui turlupinaient le jeune homme qui n’était pas habitué à penser à tant de choses à la fois, mais questions sans réponse ce que n’appréciait guère Devon. A force d’avoir l’habitude d’avoir tout ce qu’il veut, ne rien savoir et ne pas savoir quoi faire ici l’agacer fortement et un Devon Judes MiddleTown Scott en colère en plein milieu d’une île déserte – pas si déserte que ça – n’est pas forcement une bonne chose…Quand il s’était réveillait, Dev’ n’avait adressé la parole à personne, et il ne valait mieux pas vu dans l’état dans lequel il était, hagard, il avait cherché à comprendre ce qui se passait ici avant de se rendre à l’évidence, ils étaient bel et bien coincés sur une île dont personne ne connaissait l’existence, du moins cela il ne le savait pas encore…Le premier réflexe qu’il avait eu c’était de courir vers le bord du rivage espérant voir un navire au loin, une quelconque fumée, une seule petite trace des renforts leur montrant qu’ils n’étaient pas seuls, livrés à eux-mêmes et abandonnés sur cette île…Mais l’excitation était bien vite retombée quand il se rendit compte qu’il n’y avait personne à l’horizon. Un sentiment d’appréhension avait alors pris le jeune homme, il n’était pas du genre pessimiste pourtant à ce moment-là il avait l’impression qu’il n’arriverait pas à partir d’ici, qu’il allait être coincer sur cette île un bon bout de temps avec tous ces gens qu’il ne connaissait pas forcément et qu’il n’avait pas envie de connaître…Heureusement, son nouveau meilleur ami était là avec lui, mais cela ne lui suffisait pas, il n’était pas habitué à ce genre de vie…Si seulement il pouvait être à Sydney en ce moment…Il se serait déjà fait une traînée de nouveaux amis, ils l’auraient emmené dans les plus endroits les plus fréquentés de la ville et ils auraient pu passer une soirée inoubliable et encore d’autres à venir…Mais cette île à l’apparence calme mais pourtant si hostile n’était pas Sydney, elle ne ressemblait en rien au pays austral…

Sur la plage, le jeune Américain se retourna alors et contempla l’île dans toute sa splendeur. Sa gorge se noua alors et une étrange impression s’insinua en lui, il ne savait pas pourquoi mais il pressentait quelque chose de mauvais, à ses yeux, cette île dégageait une mauvaise sensation, son calme ne dégageait rien de bon et il avait l’impression d’être épier, analyser…Secouant la tête pour chasser toutes ces noires pensées, Devon se remit en marche et s’enfonça entre les arbres. Il arpenta un long moment l’île avant de revenir vers la prairie où se trouvaient les débris de l’avion et quelques survivants. Certains pleuraient toutes les larmes de leur corps, d’autres essayaient de soigner leurs blessures, quelques uns essayaient de mettre tous les morts au même endroit, certains restaient prostrés par terre et n’osaient plus bouger étant en état de choc et d’autres marchaient en rond ne comprenant pas ce qui leur arrivaient…Quel spectacle pitoyable…voilà à quoi en était réduit la race humaine dans une situation catastrophique. Devon grimaça et se dirigea vers les débris de l’avion. Que pouvait-il bien faire ? Si il restait en plein milieu de tous ces gens il allait soit devenir dingue soit commencé à s’énerver devant leur piteuse mine. Il tourna alors les talons et repartit se perdre entre les arbres. Ce n’est qu’au bout d’un certain temps qu’un bruit sourd arriva jusqu’à ses oreilles. Devon n’était pas vraiment conscient du danger alors il s’enfonçait dans l’île. Suivant ce bruit attentivement, ses pas le menèrent jusqu’à une magnifique cascade qui retombait dans un petit lac au pied duquel il se trouvait. L’Américain regarda un moment cet époustouflant spectacle qui n’avait pas vraiment l’habitude de voir à Los Angeles puis s’approcha prudemment de l’eau avant de s’accroupir. Il plongea ses mains dans l’eau fraîche et en porta vers son visage qu’il rafraîchit ainsi. Il resta un moment près de l’eau quand il sentit soudain une présence humaine derrière lui…

Deux semaines. Cela faisait bien deux semaines que le bateau avait fait naufrage. Et après tout ce temps, pas un seul secours, pas un seul signe de civilisation. C'était étrange, très étrange. Pas un habitant, une île qui, apparemment, n'apparaissait sur aucune carte. C'était tout simplement déconcertant. Personne n'était capable de nommer cet endroit. Les naufragés l'appelaient simplement "l'île" à présent, ou "cette île". Mais ne dit-on pas que c'est l'inconnu qui fait le plus peur ? Effectivement, ne pas savoir où l'on se trouvait en terrorisait plus d'un. Et quelque chose de bien plus inquiétant, la faune de cet endroit n'était pas très habituelle. Les rescapés s'attendaient à tout, même à des animaux les plus exotiques qui soient. Mais jamais, ô grand jamais, ils ne s'attendaient à tomber nez à nez avec des animaux préhistoriques. Était-ce une hallucination collective ? Due à leur longue nage pour leur survie ? Mais deux semaines après, l'idée de l'hallucination n'était plus valable. Ils avaient tous récupéré, ils étaient tous en pleine forme, à quelques détails près. Et à présent, ils se devaient de faire face à cette faune et cette flore inconnue.

Amy se souvient d'avoir failli abandonner. Si sa soeur n'avait pas été là, elle se serait laissée couler au fond de l'eau. Mais la vue d'une île les avait poussées à continuer. Elles avaient nagé, nagé jusqu'à atteindre la terre ferme. Et puis enfin, du sable, quelques chose de compact sous leurs pieds, sous leurs mains. Elles étaient vivantes, elles étaient ensemble, et elles étaient sauvées. C'est las première chose qui était venu à l'esprit de la demoiselle. Il lui apparut très rapidement qu'elle se faisait des illusions. Après quelques jours d'espoir où elles attendirent sur la plage que des secours arrivent, elles durent renoncer et se construire un abris. C'est ce jour-là qu'elles remarquèrent la particularité de cette île. Ce jour-là qu'une bête étrange s'est approchée d'elles. Une sorte de reptile dont elles n'avaient jamais entendu parler. Fascinées mais à la fois inquiètes, elles se hâtèrent de construire leur abris, et au fil des jours, elles rencontraient de plus en plus de ces créatures. Jusqu'au jour où elles croisèrent l'un de ces immenses herbivores qu'on ne voit que dans les bouquins et les films. Avec un énorme cou et une longue queue. Brachiausore c'est ça ? En tout cas, elles en restèrent clouées sur place.

Avec le temps, on peut se faire à tout. Mais peut on se faire à une vie complètement différente de la sienne et que, surtout, on a pas choisie ? Amy regrette sa vie d'avant. Son travail, ses amis, son appartement chaud et confortable. Elle regrette d'avoir accepté d'aller à Sidney, bien qu'elle aurait adoré passer des vacances avec sa soeur. Cette perspective la réjouissait plus que tout, mais il ne fallait pas se voiler la face, elles ne pourraient jamais s'en aller. Les secours n'étaient toujours pas venus. Et d'ailleurs, elle se demandait bien ce qu'ils pouvaient faire. Peut-être ne voulaient-ils pas que les survivants parlent de cette île mystérieuse et que ça leur était égal qu'ils y meurent. Après tout, cette histoire ferai scandale si elle se savait. Amy n'était pas dupe, les gens ne viendraient pas, ils devraient se débrouiller par eux-mêmes.

Ce jour-là, comme tous les autres jours, il faisait assez beau, même très chaud. Elle et sa soeur avaient vu un avion au loin, celui-ci échappait un long filet de fumée noire. Quelques minutes plus tard, il s'écrasait. Elles qui avaient cru que les secours arrivaient enfin, elles furent vite déçue. Amy ne savait pas où il s'était écrasé, ni s'il y avait des survivants, mais elle ne pouvait prendre le risque d'aller voir. Quoiqu'elle en avait très envie. Elle en profita que sa soeur lui demandait d'aller chercher à boire pour aller s'en rendre compte par elle-même. Le point d'eau n'était pas loin, à quelques minutes à peine. Elle prit le seau de fortune qu'elles s'étaient fabriqués pour la circonstance et s'éloigna parmi les arbres. La jungle était immense. Il était impensable de la visiter entièrement. Les arbres faisaient plusieurs mètres de haut. Amy n'en avait jamais vu d'aussi grands. Ils formaient de grands points d'ombres et obscurcissaient fortement la forêt.

Arrivée au point d'eau, Amy remarqua la fumée qui s'échappait de l'avion, beaucoup plus loin. Elle suivit alors le cours d'eau, pressée d'aller constater par elle-même. C'était un peu son défaut, la curiosité. Et si elle s'éloignait trop, elle risquait bien de se perdre. Mais si elle suivait constamment le cours d'eau, il ne devrait pas y avoir trop de problèmes. La brunette s'avança d'un pas rapide, dérapant parfois dans l'herbe au bord de l'eau. Eh oui, des ballerines c'était pas très pratique pour se déplacer dans la jungle. En effet, lorsque le bateau a chaviré, elle était vêtue d'un trois quarts en jeans, d'un débardeur rouge et de ballerines rouge également. Bien qu'à présent elles étaient plutôt d'une couleur brune et que ses vêtements étaient sales et déchirés. Alors qu'elle avançait toujours en suivant le cours d'eau, elle entendit un peu plus loin un bruit sourd. Une chute d'eau. Intriguée, elle pressa le pas pour arriver au sommet de la chute d'eau en question. L'endroit était magnifique. Elle qui avait l'habitude des grandes villes était stupéfaite par cet endroit. Ses yeux balayèrent l'endroit avec lenteur, puis se posèrent sur la silhouette d'un jeune homme, accroupi devant le cours d'eau. Il s'était ensuite légèrement redressé et Amy s'avança doucement pour ne pas lui faire peur. Elle toussota légèrement, ne sachant pas quoi dire. A part sa soeur, elle voyait rarement des gens ici, excepté, évidemment, les autres personnes rescapées du naufrage. Cependant, lui, elle ne l'avait jamais vu. Elle finit par dire :

- Salut, je suis Amy. Hum...qui es-tu ?

Elle attendit qu'il se retourne, un sourire à la fois gêné et chaleureux sur le visage.

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