Un peu plus haut... { ELYH }

C'était vraiment une histoire de fou. Enzo en était même venu au point que c'était une caméra cachée ou un truc dans ce genre là. Pourtant il aurait fallut être très habile pour simuler le crash d'un avion...Ou alors, l'avion n'avait jamais décollé, le vol avait simplement été simulé! Non, impossible. Comment autant de passagers auraient été transporté d'un aéroport à une île, ou un décor ressemblant à une île, sans même s'en rendre compte ? Ou sinon c’était un nouveau jeu inventé par les terroristes : « Viens, on fait se crasher des centaines de personnes sur une île trop bizarre pour voir comment ils se débrouillent, parce que faire péter les avions ou les envoyer dans des tours c’est trop nase ! »… WOW Wow wow… Enzo en plein état de délire complet. Pour se remettre les idées en place, il avait décidé d’aller se rafraîchir un peu. Une baignade l’aurait bien tenté mais puisque personne n’osait s’aventurer dans l’océan et que même les secours ne semblaient pas vouloir venir faire leur boulot, c’est bien qu’il y avait une raison. Du coup, il s’était contenté de ce vider une bouteille d’eau sur la tête. Puis, quelque chose lui vint à l’esprit : si les secours, les gardes-côtes ou autres ne venaient pas, c’est peut être que personne ne les avait prévenu !
Aussitôt dit aussitôt fait. Le jeune homme fouilla dans la poche de son jean et en ressortit son portable qui fonctionnait encore, certes, mais qui avait été quelques peu défiguré lors du crash. Les yeux de Enzo se posèrent d’abord sur l’indicateur qui lui montrait combien de batterie il lui restait. Il ne manquait qu’une barre sur quatre, la batterie était donc pleine aux trois quart. Parfait ! Puis, les yeux de l’anglo-portugais se dirigèrent vers les barres indiquant le réseau…Et le jeune homme poussa un juron. Même pas une seule barre de réseau, rien, niet. Il n’était peut être pas assez haut perché pour capter le moindre réseau, ou la côte n’était peut être pas desservit par les réseaux téléphoniques.

C’est donc d’un pas bien décidé que Enzo partit à la recherche d’un endroit où son portable capterait. Il avançait sans trop regarder où il allait parce que ses yeux étaient constamment rivés sur l’écran à l’affût du moindre changement. Peut importe où il allait, ses barres de réseaux restaient plates. Au bout d’une bonne demi heure, peut être même une heure, Enzo s’arrêta net. Franchement, c’était quoi cet endroit ? Ça existe pas des endroits ou aucun portable ne capte! Si ? Nan, c’est pas possible…
Enzo regarda tout autour de lui. Il n’y avait que des arbres, des plantes, des cailloux et pleins de bruits bizarres aussi. C’est alors qu’il se souvint qu’il avait faillit mourir une fois, en s’aventurant un peu trop dans la forêt. Cette pensée le fit frissonner. Mais bon, plus vite il appellerait les secours, plus vite il serait partit de cet endroit bizarre. Le jeune homme reprit donc la quête d’un endroit où il capterait, d’un endroit plus haut… Il aurait bien grimpé dans un arbre mais…Non. Pas possible. Rien que de penser au nombre de petites bêtes qui pouvaient grouiller dessus lui faisait chasser cette idée de sa tête. C’est ainsi qui l’aperçut l’endroit parfait. Non loin de là, à travers les arbres il voyait très nettement des dunes.
Trop content d’avoir trouvé un pareil endroit, Enzo se mit à courir aussi vite qu’il le pu, mais ça s’avéra être une très mauvaise idée. Les dunes étaient plus loin que ce qu’il avait cru et du coup, quand il arriva au pieds de l’une d’elle, il était déjà a bout de souffle. Après s’être reposé quelques instant, il entreprit de gravir la dune, persuadé que là haut son portable capterait enfin un réseau. Là aussi, l’effort était plus intense qu’il ne l’aurait pensé et la chaleur qui régnait sur l’île n’arrangeait rien. Bien sur, il n’avait pas penser à prendre une bouteille d’eau avec lui, ni de quoi manger d’ailleurs. Enzo avait donc la bouche desséchée et l’estomac qui commençait à se manifester, et la seule chose qui lui permettait de lutter contre la chaleur était d’enlever son Tee-shirt et de se le mettre sur la tête, histoire de ne pas faire une insolation. Pour sa peau, il ne craignait rien, généralement elle supportait très bien le soleil. N’empêche qu’il était quand même à bout. Mais peu importe, il y était presque…

Perchée en haut d'un arbre, Elyh observait la jungle d'un oeil attentif. Une voix familière venait de l'interpeller, il s'agissait là de Drew, jeune homme qu'elle connaissait depuis toute petite et qui avait tendance à lui taper sur les nerfs à force de toujours la provoquer. - Pauvre type - se dit-elle, il n'avait rien d'autre à faire que courir jusqu'à un tas de sable. Elle se contenta simplement de le regarder avant de hausser les épaules et de continuer ce qu'elle était en train de faire, espérant qu'il allait s'en aller.

Elle n'avait pas rêvée ? Il venait de prononcer son prénom en entier et qui plus est de lui lancer un défis. Trop c'était trop. La petite Elyh descendit rapidement de son perchoir, quant à Drew il avait bien compris qu'elle venait d'accepter et sourit - comme un naze bien sûr -. Un injure allait sortir de sa bouche mais trop tard, il venait de partir en courant à travers la jungle en hurlant à Elyh de le suivre si elle le pouvait. Galanterie ne devait pas faire partie de son triste vocabulaire. Il aurait au moins pu la laisser partir en première ! Tant pis, elle lui ferait bouffer le sol plus tard (xD). Un soupire sortit de sa bouche et hop, elle était déjà en train de courir. Les dunes étaient loin de la jungle et courir sur de longues distantes ne la gênait absolument pas, c'est juste les possibles obstacles qu'elle rencontrerait qu'il la gênait à savoir qu'en ce moment, les raptors étaient voraces et Elyh comme quatre heures ... Hum, bref oublions cette possibilité pour le moment. Un sourire apparut cette fois ci sur son visage, elle rattrapait Drew. Mais ... oui il avait un mais ! Elle se prit les pieds dans des racines et finit par dévaler une pente en hurlant tout ce qui lui passait par la tête. Arrivée en bas, ses yeux s'agrandirent : un nid et en face d'elle trois petits monstres qui ... avaient peur ! Ouf, ils étaient encore jeunes et leur mère ne semblait pas être là alors tout allait bien. Elyh se mit à leur tirer la langue, satisfaction personelle, et ressortit aussi vite de là.

« Drew je vais te tuer. »

Et les 3 autres qui hurlaient à la mort derrière elle. Quelle stupides créatures ! Elyh saisit un bâton qu'elle leur lança dessus et recommenca encore et encore pour qu'ils se la ferment mais trop tard. A peine eut-elle tourné la tête qu'une autre de ces créatures se trouvaient devant elle et en 10 fois plus grandes. Leur mère était de retour. Un cris strident sortit de sa gueule et Elyh lâcha un :

« Maman n'est pas contente ... »

Bouh, elle ne chercha pas à comprendre et partit en courant aussi vite qu'elle le pouvait essayant au passage de faire marcher son pouvoir qui se contenta de la faire clignoter. Petite chanceuse ! Sans réfléchir, elle prit à nouveau le chemin des dunes et l'autre derrière elle s'arrêta. Un dino feignant, on aura tout vu ! Heureusement pour ses fesses en tout cas, encore une fois elle l'avait échappé belle. Il ne restait plus qu'à mettre la main sur l'autre même si elle espérait qu'il s'était fait bouffer au passage. Bah quoi ? Drew n'était pas une grande perte mais il fallait aussi souligner qu'il ne devait pas être un très bon quatre heures. 2o minutes plus tard environ, Elyh arriva aux dunes. Elle détestait cette endroit : il y faisait trop chaud mais qu'importe. Elle se contenta de continuer de marcher vers l'endroit où ils s'arrêtaient, en général, tous les deux à la fin de leur course. Arrivé en haut, elle constata que quelqu'un se trouvait de l'autre côté de la dune, presque au sommet, et se mit à hurler, n'observait même pas un peu mieux la personne en question et agitant les bras dans tous les sens.

« Espèce de débile ! T'aurais pu m'attendre franchement ! En plus l'autre elle a faillit me bouffer par ta faute ! Et ces 3 marmots qui m'ont encore tappés sur les nerfs ! Drew je vais te tuer ! Drew je vais te ... »

Rien. Elle stoppa net. Il ne s'agissait pas de Drew. Drew n'était pas bronzé, Drew nétait pas grand, Drew n'était pas brun et pour couronner le tout, Drew n'était pas beau et la personne en question si. - Oh merde - pensa-t-elle, c'était lui. Lui. Elle lui avait sauvé la vie et ne pensait pas vraiment le revoir surtout dans de telles circonstances. Elyh déglutit avant se de gratter la tête en marmonnant quelque peu ...

« Oups. Trompé de personne ... »

Ah oui, pour s'être trompée, elle s'était bien trompée la petite Elyh. Et il avait fallu qu'elle tombe sur lui en plus. Décidément elle devait être maudite : elle vivait au milieux d'une île perdue, elle avait des pouvoirs qui ne lui servaient à rien et comble du comble elle se mettait à hurler sur la seule personne qui semblait - pour le moment - être sympathique sur cette p***ain d'île. Bravo Elyh. En attendant elle ne savait plus trop ou se mettre et se contenta de sourire bêtement avant de prendre une bouteille d'eau qu'elle avait toujours sur elle et de la lui tendre. Il semblait assez désséché le pauvre.

« Cadeau ! »

Enzo était toujours en train de gravir la montagne de sable. Plus il avançait, plus il allait doucement. La chaleur lui tapait sur le système, la soif lui desséchait la bouche et pour couronner le tout, la consistance du sable à laquelle ses pieds et ses mains n’étaient pas habitué le faisait mourir de fatigue. Il aurait préféré jouer trois matchs d’affilés plutôt que de se trouver là où il se trouvait. Enfin, le somment n’était plus très loin. Enzo s’autorisa une micro pause pendant laquelle il stoppa son avancée sur la dune et posa de nouveau les yeux sur son portable. Il mit un certains temps a pouvoir voir clairement ce que l’écran affichait à cause de la forte luminosité du soleil. Toujours rien. Aucunement découragé, enfin presque, Enzo reprit ce qu’il avait commencé : gravir la dune pour en atteindre le sommet.
Il était presque arrivé à destination lorsqu’il entendit une sorte de bruit strident, puis ce qui lui semblait être des bruit de pas. Le jeune homme n’eu même pas le temps d’atteindre le sommet pour voir ce qu’il s’y tramait de l’autre côté qu’il sursauta au son d’une voix.

En effet, une silhouette se trouvait non loin de lui. Mais il n’eu pas le temps de réfléchir à quoi que se soit parce qu’il se rendit compte que cette fameuse voix, féminine en plus, lui hurlait dessus. Débile ? Il aurait du attendre qui ? Une femme avec trois enfants qui voulait la manger ? Drew ? Ah non, il n’était pas Drew. Ce n’était donc pas à lui qu’elle s’adressait. Pourtant, il n’y avait qu’eux. La jeune femme à l’origine des hurlements sembla se rendre compte elle aussi que Enzo n’était pas Drew car elle stoppa net son discours et elle entreprit de dévisager le jeune anglo-portugais. Ce dernier fit de même et il afficha exactement le même air que son interlocutrice. C’était ELLE. La fille qui lui avait sauvé la vie d’il ne savait trop quoi. La fille a qui il n’arrêtait pas de penser…Elyh. Quand la jeune femme parla de nouveau, Enzo n’arriva pas à formuler une seule phrase, ni un seul mot d’ailleurs, autant a cause du fait que sa gorge soit complètement déshydratée que par le fait qu’il est Elyh en face de lui. Du coup, la seule chose qui franchit ses lèvres fut un rire léger et quelque peu nerveux.
Enzo grimpa enfin jusqu’au sommet et pu enfin se redresser. Mauvaise idée. Des courbatures venaient de faire leur apparition faisant légèrement grimacer le brun. Il entendit alors de nouveau la voix de Elyh qui lui tendait quelque chose. Enzo mit un certains temps avant de s’apercevoir que c’était une bouteille d’eau. De l’eau. DE l’EAU ! Il aurait presque jurer qu’un halo lumineux entourait la bouteille comme dans les films. Affichant un sourire de satisfaction jusqu’au oreille, le brun se jeta sur la bouteille en disant :

« Oh mon dieu, de l’eau ! Elyh je t’aime ! »

Enzo était en train de dévisser le bouchon quand ces dernières paroles sortirent de sa bouche. Il se stoppa net dans son élan puis se rectifia :

« Ouai…enfin… Merci ! »

Sans se faire prier, le brun ouvrit la bouteille d’eau et en vida la moitié. Oui, on lui avait toujours dit qu’il fallait boire doucement après un effort, mais là, c’était un cas d’extrême urgence. Une fois réhydraté, le jeune homme referma la bouteille et il la redonna à Elyh avec l’air désolé de lui avoir pris autant d’eau.

« Excuses moi, mais j’étais vraiment au bord de l’agonie là. Je crois que tu viens de me sauver la vie une deuxième fois… »

Enzo esquissa un sourire avant de se souvenir de sa première rencontre avec la jeune fille. Il n’avait pas vraiment comprit ce qu’il lui arrivait, ni d’où Elyh sortait mais en tout cas, en plus de lui avoir sauver la vie, Elyh lui avait tapée dans l’œil. Le brun secoua la tête. Ca n’était pas vraiment le moment pour penser à ça, sinon il allait faire une boulette qu’il ne se pardonnerait jamais. Son portable lui revint alors à l’esprit et il s’empressa de le lever aussi haut qu’il le pouvait en direction du ciel. Mais, encore une fois, rien ne se passa. Le brun lâcha un soupir de découragement.

« Foutu réseau ! Foutu portable ! Foutue île ! »

Soupirant de nouveau, Enzo rangea avec un peu trop de violence son portable dans sa poche et se laissa tomber assit par terre. Après avoir insulter une énième fois l’île son portable et même la dune, le brun releva la tête vers la belle Elyh. Il était en train de s’exciter tout seul alors qu’elle avait peut être la solution à son problème. Reprenant un peu espoir, il lui demanda :

« Tu saurais pas où je pourrai trouver un téléphone qui marche par hasard ? »

Un léger sourire se dessina soudain sur le visage d'Elyh lorsqu'il lui sortis ce fameux : « Elyh je t'aime ! ». C'était un sourire amusé, il semblait tellement désespéré par la situation que ça devait surement être sortie tout seul. A sa place, elle aurait réagit de la même manière ... enfin surement. Il rectifia finalement ses paroles et la jeune femme sourit encore plus. Tomber sur lui était bien mieux que de tomber sur l'autre pauvre tâche alias Drew. Qu'il aille se faire pendre d'ailleurs celui là. Bref, Elyh se contenta simplement de hocher la tête en guise de ' de rien ' et finit par observer l'horizon, cherchant à voir si rien ne s'approchait pour le moment, que ce soit humain ou non. A vraie dire les deux jeunes gens étaient beaucoup trop à découvert et feraient de parfaites petites proies pour tout ce qui pouvait avoir de longues dents pointus. Un frisson la parcourus en pensant à cette image et elle reposa son regard sur Enzo qui lui rendait sa bouteille ... à moitié vide, chose qui ne la gênait absolument pas, au contraire.

« T'inquiète pas. Et ravie d'être ton héroine une deuxième fois ... Jamais deux sans trois en plus ! »

Elle plaisantait, bien entendus. Il pouvait s'estimer heureux qu'elle soit toujours là au bon moment et qu'elle lui sauce - miraculeusement - la vie à chaque fois. En réalité Elyh était une vraie gourde à qui il arrivait les plus gros malheurs. Qu'importe, avec le temps on s'y fait. Voilà bien un moment qu'elle l'observait sans bouger ... lever son portable au ciel, le ranger, s'asseoir, etc. Enfin observer, un bien petit mot. Le mot juste était plutôt fixer. Quel manque de délicatesse. Doucement elle secoua légèrement la tête se rendant compte qu'elle devait paraître ridicule à le fixer comme une cruche ... mais ce n'était pas intentionel, enfin presque hum. Et puis il reposa son regard sur elle et là, là ce n'était plus possible pour elle de détourner le regard ne serait ce que d'un peu et elle finit par sourire légèrement avant de venir se poser à côté de lui.

« Non. Mais tu ne trouveras rien ici. »

Elle devait avoir réduit son seul espoir à zéro mais elle se devait de le faire comme avec tous les autres. Et instinctivement elle continua de parler pour tous lui faire comprendre, absolument tout.

« Si tu cherches un moyen de joindre l'extèrieur n'en cherche plus. Si tu attends encore les secours, arrête et si tu penses qu'un jour tu t'en ira d'ici, oublie aussi. Une fois que tu es sur cette île, tu ne pars plus. Et tu sais pourquoi ? Parce qu'elle n'est pas sur les cartes du monde.

Au même moment elle tourna sa tête vers lui, observant sa réaction. Gentillement elle lui tapota sur l'épaule en signe de compassion. Pour quelqu'un non natif de cette île, ce devait être dur d'entendre ça, sachant qu'on ne reverrait plus jamais le reste du monde et les êtres si chers à notre coeur. Certe Elyh venait d'être légèrement cassante mais elle n'avait pas le choix. Un soupire s'échappa de sa bouche : la même chose à chaque fois, encore & encore. Elle expliquait aux gens que jamais ils ne repartiraient, ils commençaient à paniquer et finissaient par mourir. Enfin Enzo pourrait paniquer s'il le voulait, jamais elle ne le laisserait mourir, et puis quoi encore ? Trop de gâchis en une seule fois. Et elle continua à nouveau son récit, comme si de rien n'était.

« Et tu sais pourquoi elle n'est pas sur les cartes du monde ? Parce qu'elle abrite l'ancien Jurasic Park ... et que plus personne ne veut en parler. »

Jurassic Park = dinosaures et dinosaures = mort. Oui, il devait forcément avoir tout compris maitenant ou tout du moins elle l'espérait. Son fameux récit s'arrêtait là et il n'était pas digne d'un de ces stupides contes pour enfants. D'un mouvement rapide elle se releva, il n'était pas bon pour eux de rester là. Et Elyh devait partir mais pas sans lui. Eh oh, maintenant qu'elle était à nouveau tombé sur lui - en vie en plus - vous croyez sincèrement qu'elle allait le lâcher comme ça ? Quelle personne - fille surtout - aurait fait ça ? Aucune certainement. Alors elle lui saisit la main pour qu'il se relève et comme si de rien n'était et lui balança simplement ...

« Allez viens je vais te faire visiter l'île et te montrer des bébés dinosaures, tu verras c'est mignon ! Hum ... sauf certains peut être ... »

[ Désolé de répondre un peu tard, mais cette semaine j'ai le grand honneur de finir à 19h tous les jours... -____-' ]

Le brun fut d’abord surpris par la réponse de Elyh, à tel point qu’il tourna la tête vers elle pour la regarder avec de grands yeux. Mais cet instant ne dura qu’un très bref instant car Enzo se rendit vite compte qu’aucune cabine téléphonique ne pourrait être implantée au sommet d’une dune ni au beau milieu de la forêt. Mais, il ne devait pas y avoir que « ça » ici. Des gens devaient bien vivre sur cette île et donc avoir comme tout gens civilisé le téléphone et tout les trucs dans se genre…..Nan ? Les paroles que la jeune fille prononça ensuite firent revenir sur le visage de l’anglo-portugais la même expression que précédemment. Elle était en train de lui dire qu’il ne pourrait jamais partir de cette île, une île ne figurant même pas sur les cartes. Il du se répéter ces phrases plusieurs fois dans sa tête avant d’être sur de les avoir bien comprises, tandis que Elyh lui tapotait l’épaule en signe de compassion. Le brun la regardait toujours de la même façon, une sorte de mélange entre la surprise et l’incompréhension. Ouai, c’était incompréhensible, et ça tout simplement parce que ce n’était pas possible. L’homme a parcouru tous les océans, il ne peut pas avoir manqué cette île. Du coup, Enzo crut que Elyh se payait sa tête alors il afficha un très large sourire tout en explosant de rire.

« C’est une blague ! »

Oui, le brun était persuadé que s’en était une. Pourtant, Elyh ne semblait pas rigoler… Soit elle est très forte dans le style « je me retiens de rire », soit elle très sérieuse. Le rire du brun se transforma en rire nerveux et la voix qui sorti de sa bouche se fit plus anxieuse.

« C’est une blague… ? »

Toujours aucun signe de « Ah Ah, je t’ai bien eu ! » de la part de Elyh. Alors c’est qu’elle devait avoir raison. Enzo du donc se rendre à l’évidence.

« C’est pas une blague…. »

Sa voix s’était presque éteinte sur ses derniers mots. En même temps, beaucoup de choses étaient plus claires à présent. Comme le fait qu’aucun organisme ne soit venu leur prêter secours après le crash, alors que les compagnies aériennes savent très bien où se trouvent leurs avions secondes après secondes. Ou comme le fait que personne sur l’île ne se soit affolé après le crash. Et pourquoi son téléphone portable ne captait même pas une brindille de réseau. Enzo poussa alors un profond soupir. Il se sentait bizarre….Autant il commençait a comprendre ce qui lui arrivait, autant il ne se rendait pas compte de tout ce que ça engendrait, comme ne plus jamais revoir ça famille ou alors ne plus jamais foulé la pelouse du stade mythique où il avait la chance de jouer. Le tirant de ses pensées, la jeune fille se mit à lui parler de se fameux Jurrasik Park dont plus personne ne voulait parler. Bien sur que non il n’avait pas fait le lien entre le Jurrasik et les dinosaures. Une île ne figurant pas sur les cartes c’était déjà quelque chose, mais de là a parler de dinosaure…an mais faut pas abuser non plus.

Le brun ne pu pas réfléchir une seconde de plus. Elyh venait de se lever et avait par la même occasion pris la main du jeune homme pour le faire se relever. Enzo ne broncha pas. Il était encore un peu trop sous le choc, pire que celui qu’il avait eu après le crash pour dire la vérité. Et puis, Elyh était son seul point de repaire sur cette île et qui plus est la fille qui lui avait sauvé la vie. En fait, c’était tout simplement Elyh, celle a qui il pensait depuis qu’elle lui avait mystérieusement sauvé de la mort. Après cette période de réflexion, Enzo se rendit compte qu’il n’avait toujours pas lâché la main de la jeune fille, mais avant qu’il ai pu faire quoi que se soit, cette dernière lui balança qu’elle allait lui montrer des bébés dinosaures avec autant de banalité que si elle lui avait dit « viens, on va au cinéma ». Sans forcément le vouloir, elle venait de tiré le brun de son état de « je ne comprend pas trop ce qui m’arrive ». Un sourire s’était affiché sur le visage de l’anglo-portugais et il regardait Elyh comme si elle venait de lui dire qu’elle n’était pas de la planète Terre. Des dinosaures, des BEBES dinosaures…Et puis quoi encore ?

« Elyh… T’es au courrant que les dinosaures ça n’existe plus depuis très, très, très longtemps ? On l’aurait remarqué si des gros lézards de plusieurs mètres de haut foulaient encore le sol de cette bonne vielle planète…. Mais….C’est quoi ce truc !!! »

Alors qu’ils venaient a peine d’atteindre en marchant le bas de la dune, Enzo aperçut un espèce de truc, apparemment vivant puisqu’il mangeait les feuilles d’un arbre, non loin d’eux. Ca ressemblait à…rien….Enfin si, à un lézard mais en plus gros… Le jeune homme savait que les gros lézard, ça existait, mais de la à faire plus d’un mètre de haut, c’était du jamais vu. Lorsque la créature, qui avait sûrement du les entendre arriver, tourna la tête vers eux, Enzo se rendit et s’accrocha, assez fort il faut le dire, à la seule chose qu’il avait à porté de la main, c'est-à-dire Elyh. Puis, la bête repris son activité, c'est-à-dire déguster les feuilles de l’arbre.
Là, le brun tourna la tête vers Elyh avec le regard d’un gamin, à moitié apeuré, à moitié excité.

« Laisses moi deviner… Un dinosaure… C’est ça… ? »

Enzo détourna alors la tête vers la créature. Il avait une certaine lueur d’émerveillement dans les yeux, même s’il avait un peu la trouille. Qui n’avait pas été un grand fan de ces bêtes mythique dans son enfance ? Le brun n’avait pas échappé à la règle. Pour lui, voir ça c’était comme lui montrer une légende vivante, comme s’il se trouvait devant l’une des sept merveilles du monde. Là c’était sur, soit il rêvait, soit il était mort.
Le jeune homme se passa alors la main dans les cheveux, puis reposa de nouveau son regard sur Elyh. Aucun mot ne lui venait aux lèvres alors il se contenta de la regarder.

Sa réaction l'amusa énormément. Elle n'avait aucunement besoin de répondre, il déduisait très bien les choses toutes seules : non, elle ne plaisantait pas; bien qu'elle le fasse souvent, pas sur ce genre de choses plutôt graves. En attendant tout ça était d'une banalité pour elle. Les dinosaures étaient comme des animaux de compagnie, plus grand que la normal certes mais tout aussi attachant. Après, sa manière de penser nétait pas la même que tout le monde. Cotoyer ses êtres morts depuis des siècles et passait son temps à échapper à leurs dents étaient ... normal ? Oui, c'était bien ça. Eux, les gens de monde extérieur vaquaient à d'autres occupations comme faire du shopping ou s'amuser en boîte. D'ailleurs c'était quoi une boîte ? Elyh en avait souvent entendus parlé étant donné qu'elle parlait énormément avec les gens sur l'île mais jamais elle n'avait comprit ce que c'était. Une innocence totale sur le monde extérieur. L'envie de le découvrir était là mais avec toutes les horreurs qu'on lui avait dites, sa petite île perdue en plein milieux de - elle ne savait pas -, lui convenait parfaitement. Au fond, de qui fallait il avoir peur, les humains ou les dinosaures ? Pour elle la réponse était claire : l'être humain causait beaucoup plus de dégâts ... Et puis elle sortit de ses pensées sentant Enzo s'agrippait à elle et - presque - hurler comme s'il venait de voir ... beuh elle ne savait pas quoi en fait. Doucement elle tourna la tête et comprit aussitôt. Un sourire s'afficha sur son visage, il s'agissait d'un inoffensif petit dinosaure de rien du tous qui mangeait sa touffe de feuilles tranquille. Elyh se contenta d'hôcher la tête lorsqu'il lui demanda s'il s'agissait d'un dinosaure ou non.

Elle aurait pu resta là un long moment à admirer ce magnifique dinosaure mais sur le coup, l'envie n'était pas là. Elle jeta un rapide regard à Enzo avant de reprendre sa main et de partir en courant : il n'avait pas le choix il devait suivre et la jeune femme courait rapidement mais il semblerait qu'il le soit lui aussi. Toujours son sourire collé au visage, la jeune Elyh avait une idée derrière la tête. Quelques minutes plus tard ils pénétrèrent enfin dans la jungle ou la température était plus fraîche mais ce n'est pas pour autant qu'Elyh fit une pause, loin de là ! Au contraire, elle accéléra le tout. A bout de souffle, elle voyait enfin une lueur d'espoir : l'endroit qu'elle voulait lui montrer. D'un coup elle stoppa net. Ils se trouvaient en haut d'une colline et la vue était magnifique : elle donnait sur une immense plaine ou se trouvait des lignées d'arbres ainsi que plusieurs points d'eau et au milieux de ce magnifique décors : des dinosaures, par centaines, différentes espèces, tous plus majestueux les uns que les autres. Personne ne connaissait cet endroit, sauf elle. A vrai dire, il était la première personne à qui elle le montrait. Successivement elle regardait Enzo & la vue que lui offrait cette immense colline comme une gamine qui venait de voir une poupée barbie. Pourtant ce n'était rien de nouveau pour elle ... Et toujours ce sourire qui montrait qu'elle était heureuse, malgrès tout.

Aucune paroles ne sortis de sa bouche pour exprimer ce qu'elle pouvait ressentir. Elle resta immobile un moment avant de se tourner vers Enzo, un sourcil arqué. Hum, c'était le moment de se renseigner sur tout ce qu'on lui avait dit il y a des années.

« Dis Enzo ... c'est quoi une boîte ... de ... euh ... nuit ? Ou un truc comme ça ? Hein ? Et le shopping, c'est quoi le shopping ? Ca veut dire quelque chose au moins ? Ah et ... les chouchis ... nan ... sushis .... euh un truc comme ça ? C'est quoi ? Des arbres ? Un nom de dinosaure inconnus ? Et, et, et le cinéma ? On m'a dit que c'était un grand bidule ou on pouvait voir plein d'images ! C'est possible ? Puis un chat ... c'est quoi aussi ? Parce qu'une femme m'a dit que son chat lui manquait ... elle parlait de son maris, hein ? OHH ! Et une voiture ? Ca sert à quoi ? C'est comment ? Hein ? Tous, dis moi tout ! Je veux tous savoir ! »

Et en même temps qu'elle parlait elle avait d'abord agitait les bras. Puis finalement elle s'était mise à avancer vers lui, le forçant à reculer, comme si elle allait lui sauter dessus. Tellement d'années qu'elle voulait savoir à quoi ressembler le monde extérieur et puis surtout comprendre comment eux ils marchaient, leur mode de vie & leur quotidien. En naissant ici, Elyh se sentait à part comme si elle était ... un monstre, à ses yeux. Pour les autres elle n'était qu'une innocente jeune femme qui ne connaissait absolument rien de la vie, la vraie et qui se contentait de ce qu'elle avait. Ses yeux pétillaient tant elle avait envie d'avoir une réponse rapide de sa part. Et puis elle continuait d'avancer vers lui, doucement. Son impatience se lisait sur son doux visage. Dire qu'elle avait encore un tas d'autres questions à lui poser sur tout le reste ... SBAM. Oui sbam, comme une cruche, bien qu'elle ne savait pas ce que c'était, elle venait de se prendre les pieds dans une racine - encore - et finit par atterrir sur ce qu'il y avait devant elle, à savoir Enzo. Et là, elle devint rouge tomate. La courageuse Elyh qui affrontait les dinosaures les plus dangereux venait de se prendre les pieds dans une foutue racine. Et là, le mythe de l'aventurière intrépide venait quelque peur de se briser en un instant. - Sale nouille - pensa-t-elle et aussitôt elle se poussa sur le côté et lâcha simplement un ...

« Pardon ... »

Confuse, elle resta assise par terre, observant à nouveau le paysage et ne posant plus un regard sur lui. Surement qu'il devait croire qu'elle venait de faire ça exprès ou n'importe quoi d'autres. Elle en était presque sûr. Un soupira s'échappa de sa bouche. Si au moins la patience pouvait être une vertue chez elle mais non, bien sûr, Elyh ne pouvait jamais patienter même 2 petites secondes. Attendez ! Elle se mit tout d'un coup à tortiller un bout de bois sans raisons avant de remonter son regard noisette sur lui, comme une gamine innocente qui demandait quelque chose à quelqu'un.

« Dis, si un jour tu pourras quand même partir d'ici ... Retrouver ta famille et le reste ... Tu m'emmeneras avec toi ? Ou pas ... »

Et ses yeux brillaient à nouveau. Elle avait conscience qu'ils ne savaient rien l'un de l'autre. Que les secours pouvaient arriver demain ou jamais et qu'elle lui demandait quelque chose de bizarre voir même stupide mais tant pis. Elle voulait juste voir à quoi ressembler le monde extérieur, une fois au moins et pas seule mais avec quelqu'un qu'elle aimait beaucoup ... beaucoup trop même alors qu'elle ne savait rien de lui, enfin presque.

Alors qu’il était rester planté là, stupéfié de voir que les dinosaures qui étaient sensés avoir disparus depuis des millions d’année foulaient encore le sol de la planète bleu, Elyh lui attrapa furtivement la main et se mis à courir. Enzo n’avait pas d’autre choix que de la suivre. Courant côte à côte, ils traversèrent pas mal d’endroit où le brun se sentait tout petit mais que la jeune fille semblait bien connaître. Au bout d’un moment, les deux jeunes pénétrèrent dans ce qui semblait être une forêt, ou plutôt une jungle. La température y était plutôt fraîche comparé au dunes, et il fallait bien avoué que cet écart de température dérangea un peu Enzo. Pas Elyh apparemment. Au contraire, cette dernière accéléra sa course, un peu comme un sprint final. Ce qui était le cas apparemment étant donnée qu’a peine quelques secondes pus tard elle stoppa net sa course, chose qui surpris le brun qui manqua de tomber. N’ayant pas vraiment compris pourquoi elle avait fait ça, Enzo tourna ses yeux noisette vers la jeune fille lui lançant un regard d’incompréhension. Mais Elyh semblait totalement fascinée par autre chose, elle regardait droit devant elle, un sourire aux lèvres.
Enzo tourna alors la tête dans la même direction que la jeune fille, et là, il comprit. Les deux jeunes se trouvait sur une colline offrant une magnifique vue sur une partie de l’île, dévoilant ainsi quelque face cachées comme des points d’eau, autres que l’océan entourant l’île ou encore des dinosaures. Pleins d’autres dinosaures, seul ou en troupeaux. C’était un peu comme le jour où le brun était allé dans la capitale française, qu’il était monté en haut de la Tour Eiffel et avait ainsi eu une vue sur tout Paris. Ou encore comme la fois où il s’était rendu à New York et qu’il avait observé la métropole américaine du haut de la statue de la liberté. Oui mais là, c’était différent. Ce n’était pas des immeubles en bas et l’air qu’il respirait était tellement bon, si pur qu’il se sentait presque revivre. C’était magnifique, oui il n’avait pas d’autre mot que celui là. Du coup, le brun se mit à sourire lui aussi.

Au bout de quelques minutes, il se sentit observé alors il tourna la tête vers Elyh. La jeune fille le regardait avec un sourcil arqué, de la même manière qu’une journaliste déterminée a obtenir des réponses à ses question. Elyh se mit alors à posé tout un tas de question au brun, enfin elle lui demandait plutôt des « c’est quoi ça ». En même temps qu’elle parlait, elle avançait vers Enzo, obligeant celui-ci à reculer pour ne pas subir une collision. La première réaction qu’eu le brun, après avoir pris un air surprit fut de sourire. Il avait l’impression d’avoir un enfant devant lui qui lui demandait « et pourquoi ça s’appelle comme ça ? Et pourquoi tu fais ça ? C’est quoi ça ? ». Mais malgré son sourire, Enzo prenait conscience du fossé qui séparait les deux jeunes gens. Ils n’étaient pas du même monde. Elyh vivait sur une île qui semblait avoir une histoire douteuse, au milieu d’animaux sauvages et de dinosaure, et lui, Enzo, vivait à Manchester, en Angleterre au bout milieu des immeubles, des voitures, des gens dans la rue ou au travail… Enfin, pour le moment, le brun était coincé dans le monde de la jeune fille, celui ou il y avait, aussi incroyable que ça puisse paraître, des dinosaures.
Sans s’arrêter de reculer, puisque Elyh ne cessait pas d’avancer, Enzo répondit aux interrogations que la jeune fille lui avait posée. Elle lui avait fait découvrir une partie de son monde, à son tour maintenant.

« Euh…hum… alors une boîte de nuit c’est euh…un endroit où les jeunes passent la plupart de leurs soirées, à faire la fête, à danser, à boire…Faire un peu les fous on pourrait dire. Et le shopping c’est un truc que la plupart des gens adore faire : se rendre dans pleins de magasins…euh…chez des marchands…pour acheter pleins de choses comme des vêtements ou des chaussures…. Et euh….les sushis c’est…un plat…un truc qu’on fait a manger….et c’est très bon d’ailleurs ! Le cinéma c’est… C’est comme un endroit où….où tout le monde peu lire le même live en même temps sauf qu’au lieu de lire, on regarde des images animées et il y a même du son… Et un chat, ce n’est pas un surnom inventé pas les femmes pour parler de leurs mari, non…..Un chat c’est…comme un lion mais en beaucoup plus petit….Enfin plutôt comme un lionceau mais en moins robuste, moi sauvage, moi…féroce…. Et les voitures…et bien les voitures c’est…. »

Non, là il saturait. Comment décrire des choses comme celle là à quelqu’un qui n’en a jamais vu et qui ne peu même pas imaginé ce que c’est ? De toute façon, Enzo n’eu pas le temps d’en dire plus : Elyh venait de trébucher et de lui tomber dessus. Elle était toute gênée et le brun ne trouva rien d’autre à faire que de lâcher un petit rire. C’était la première fois, depuis qu’il était sur l’île qu’il riait vraiment. Au sommet de la dune, il avait rit aussi, sauf qu’il c’était avéré que ce que disait Elyh n’était pas une blague mais quelque chose de bien vrai. La jeune fille lâcha un « pardon » et Enzo hocha la tête pour dire que ce n’était pas grave.
Il se trouva que Elyh se remit bien vite de ses émotions car elle venait de relever le regard vers lui et d’a nouveau lui poser une question.

Les paroles que prononça la jeune fille rappelèrent au brun qu’il était désormais loin de sa famille, loin de chez lui, loin de sa vie. Il se demandait ce que sa mère pensait à ce moment là. Si elle savait que leur avion avait disparu ou si elle était certaine que Enzo était encore à Sydney pour voir le match. D’ailleurs, quel avait été le score du match ? A ce moment, Enzo aurait donné n’importe quoi pour le savoir. Et son équipe ? Comment est ce qu’elle s’était débrouillée sans lui ces derniers jours ? Qui l’entraîneur avait il mis à sa post pour le remplacer ? Ne voulant pas trop se torturer l’esprit avec ça, Enzo secoua légèrement la tête et pris une bonne bouffée d’air. Après quoi, il reconsidéra la question que lui avait posé Elyh. Bien sur que oui, si elle voulait il l’emmènerai avec lui. Pourquoi ? Parce que c’est Elyh. Parce que sans elle il ne serait plus en vie. Parce qu’il avait envie de lui faire découvrir à son tour là où il avait vécu. Parce qu’il n’avait pas envie de ne plus jamais la revoir…parce que ça lui déchirerai le cœur si elle n’était plus là.
Enzo entreprit alors d’aller s’asseoir aux côtés de la jeune fille. Il tourna alors la tête vers elle tout en affichant un sourire en coin.

« Bien sur que je t’emmènerai si tu le veux ! Comme ça je pourrais t’emmener en boîte de nuit ou faire du shopping. Je te ferai manger des sushis et après on ira au cinéma. Puis, si tu veux je t’achèterai même un chat, ou même plusieurs, et si t’es sage une voiture. A condition que t’es passé le permis avant. Et puis, tu pourras même avoir le privilège de venir assister à mes matchs… »

Enzo était conscient qu’elle ne comprenait pas tout ce qu’il venait de lui dire mais tant pis. Il continuait à afficher un sourire, s’imaginant déjà faire découvrir à la jeune fille sa vie, son monde

Les informations rentraient et ressortaient aussitôt de sa petite tête et c'est d'une mine remplit d'interrogations qu'elle observait Eneo parlait. Impossible pour elle de retenir autant de choses d'un seul coup et qui plus est aussi difficile. Retenir qu'un chat était un mini lion passait encore mais retenir qu'une boîte de nuit était un endroit ou les jeunes s'amusaient à faire ... les fous, c'était autre chose. La pauvre Elyh allait avoir du pain sur la planche si elle voulait comprendre - ne serait-ce qu'une infime partie - de son monde. Il semblait grand et si ... compliqué. Et d'un coup, elle avait peur. Peur de se retrouver dans quelque chose de totalement différent de son monde, peur d'être perdue et surtout d'être rejeté. Peut être que vouloir découvrir ce monde était une erreur. Peut être qu'une fille comme elle devait rester sur cette île et y finir ses jours tout simplement. Après tout elle ne manquait jamais de rien, du moins c'est ce qu'elle pensait étant donné qu'elle ne connaissait pas son monde de vie, d'ailleurs lui semblait à l'ouest. Ce qui faisait son bonheur ne faisait peut-être pas le sien. Après tout comme désirait quelque chose qu'on n'a jamais eu. Comment vouloir un chat ou une voiture alors qu'on ne sait même pas à quoi ça sert et si ça peut servir. Elyh se contentait juste de son monde et ne se disait pas qu'ailleurs il y avait peut-être mieux. Ce que les gens considéraient comme l'enfer était son monde. Certe il n'était peut-être pas parfait mais il lui convenait comme il était. Et même si chaques jours elle risquait sa vie face à ses animaux préhistoriques, tant pis. Vivre sans eux, elle ne l'imaginait pas ! A qui pourrait-elle lancer des bâtons juste pour le plaisir hein ? Avec qui pourrait-elle faire la course juste pour le fun ? Les dinosaures faisaient partie d'elle. Elle était née ici, elle mourrait surement ici. Seule peut être mais ce n'était pas important pour elle. Malgrès tout elle sourit quand même. Il voulait l'emmener, il l'aimait donc bien. C'est pour ça qu'elle souriait. Et même si avec toutes les informations qu'il lui avait dites, elle avait vraiment peur, elle irait quand même. Rien que pour voir et pour un jour se dire " j'ai eu le cran d'y aller ". Hey ! Pour une fille comme elle le monde des autres c'était dur hein ! Et puis, elle pourrait toujours venir sur sa petite île un jour ... peut être. De toutes ses paroles, elle n'avait retenue que deux informations qui lui semblaient ... hum complexe et douteuses à la fois !

« Hum ... acheter ? C'est pas gratuit ? Tu peux pas prendre tout ce que tu veux ? »

Le principe du " je veux, j'ai " marcher bien ici vu que tout était gratuit mais vu le peu de choses qu'il y avait, c'était normal. ' Acheter ' ne faisait pas partie de son vocabulaire, d'ailleurs elle ne savait même pas comment acheter. Elle se souvenait vaguement de pièces en or mais d'où elle tombait, ça ... Du ciel peut être ? Ou peut être pas. En tout cas, puisqu'il devait acheter, ça ne devait pas être marrant comme vie à moins d'avoir pleins de pièces en or du ciel ? Et là Elyh se mit à secouer la tête. Des pièces du ciel, mais bien sûr ! Le choc sur sa tête avait du être plus violent que prévue ! Enfin, une autre chose avait attiré son attention ...

« Tes matchs ? C'est quoi ? »

Larguée, elle était complètement larguée. Une simple petite phrase devenait un véritable casse tête pour elle. Essayant de comprendre ce que chaques mots voulaient dire ... Et la tâche n'était pas facile pour elle. Ce n'était plus un traducteur qu'il lui fallait mais véritablement un interprête et de toute urgence. Les genoux repliés contre sa poitrine, elle regardait au loin. Alors en fait, elle qui croyait connaître beaucoup de choses, ne connaissait ... pratiquement rien. Elle venait de tomber de haut. Des-illusionée. Qu'importe, elle apprendrait avec son aide. Pour le moment, c'était sa vie à lui qui l'intéressait et pas le reste. Qu'est ce qu'elle avait en plus ou en moins de la sienne, ce qui changeait, ce qui était pareil et Elyh avait de nouveau un tas de questions à lui poser d'un seul coup. Curieuse de nature, il fallait toujours qu'elle sache tout alors quand en plus c'était tout nouveau pour elle ...

« C'est comment ta vie ? Tu fais quoi de tes journées ? T'as beaucoups d'amis ? Et ta famille ? ... je parle de trop. »

Elle avait conscience qu'elle ne lui posait que des questions et qu'à part répondre il ne pouvait rien faire. Le pauvre. Surement le moment de se taire maintenant et d'arrêter de l'enquiquiner. Oui. Le mot ' famille ' avait juste fait qu'elle avait décidé de se taire. Il devait en avoir une. Des parents, des frères, des soeurs, et d'autres gens encore. Et ça, c'était tout ce qui lui manquait, c'était ce qu'il avait en plus et ce qu'elle n'aurait jamais. Mère décédée en la mettant au monde, père mort lorsqu'elle avait 1o ans et aucun frères & soeurs. Rien. Même si elle aimait quelques gens sur cette île, une présence maternelle et paternelle lui avait toujours manqué. Un vide, oui, un énorme vide qui ne se comblerait jamais. Et là, elle se maudissait d'avoir parler de sa famille et de ses amis, lui faisant repenser ainsi au passé. Mais pour lui non ce ne devait pas être facile. Qui a dit qu'il les reverrait un jour ? Personne.

Pas gratuit ? Alors sur cette île tout fonctionnait sans que personne ne verse un sous de sa poche ? Enzo voyait mal le monde vivre sans paye et sans être payé. Qui irait travailler dans les usines s’il n’y avait pas d’argent à la clé ? Qui se lèverait à 4h du matin pour fabriquer le pain ? Et qui se forcerait à aller travailler le matin s’il est trop fatigué ? Personne. C’était une évidence, la société dans laquelle vivait Enzo ne fonctionnerait pas si l’argent n’y avait pas été instauré. Par contre, 9a n’empêcherait pas le moins du monde Enzo d’être footballeur. Ca, c’est plus qu’un métier pour lui, c’est une vraie passion.

« Et non, malheureusement rien n’est gratuit. Des gens fabriquent et réclament de l’argent en échange de leur travail. C’est comme ça que ça marche, même si c’est dur pour certains. »

Elyh enchaîna presque aussitôt en lui demandant ce qu’était « ses matchs ». Alors même ici les « matchs » n’était pas d’actualité ? Ou alors ils n’appelaient pas ça comme ça. Mais peu importe. Le brun ne répondit pas tout de suite à la question de la jeune fille. Ca ne faisait pas très longtemps que son avion s’était craché sur cette île mais les terrains de foot lui manquait déjà. Jouer au foot lui manquait. Avoir la balle au pied lui manquait… Il se souvint alors qu’il avait importé un ballon avec lui lors de son voyage pour Sydney. Il devait être caché parmi les bagages éparpillés autour de ce qu’il restait de l’avion. Avec un peu de chance, il serait encore dans un bon état. Il devait l’être. Il était obligé de l’être. Enzo se promit que dès qu’il le pourrait, il partirait à la recherche de son ballon au milieu des bagages. Et le plus tôt sera le mieux. Se reprenant un peu, le brun entreprit de répondre à l’interrogation de la jeune fille.

« Et bien c’est…une sorte de jeu sportif. Mes matchs sont des matchs de football, parce que je suis footballeur, je joue au foot… C’est un jeu qui se joue en équipe et avec un ballon. Mais on a le droit de n’utiliser que les pieds…enfin les jambes entières…et le torse…et la tête aussi…mais pas les bras. Enfin…ça se joue surtout avec les pieds et surtout pas avec les bras… »

Enzo se mit à rire légèrement. Il se demandait vraiment comme les parents arrivaient à expliquer tout pleins de choses à un enfant ignorant.

« Si tu comprends rien c’est normal… Je ne suis pas très doué pour expliquer… Et puis je suppose que c’est difficile d’imaginer quelque chose quand on ne l’a jamais vu… En tout cas, si j’arrive à retrouver mon ballon, je pourrai te montrer. Je suis un très bon joueur tu sais ! »

Il avait dit cette dernière phrase en affichant un large sourire. Ben ouai, pour une fois qu’il était doué dans un truc il n’allait pas ne pas s’en vanter.
Elyh demanda alors à Enzo comment était sa vie, ce qu’il y faisait, ses amis, sa famille… Encore une fois, le brun mis un certains temps à répondre. Il ressassait le fait qu’il ne verrait peut être plus jamais tout ça. Peut être…
Inspirant un bon coup, il se décida tout de même à répondre.

« Et bien ma vie c’est… C’est trop long a raconter, mais en tout cas je ne m’en plain pas. Je vis de ma passion, le foot, j’ai une belle maison, une belle voiture, des amis supers et une mère que j’adore… »

Le jeune homme n’eu pas le temps d’en dire plus. Il venait de sursauter. Un cri fort et aigu s’entremêlant avec un hurlement qui lui semblait « humain » le fit revenir à la réalité. Avec un si bon paysage, certes avec quelques dinosaures, et cette conversation avec Elyh, la belle Elyh, Enzo en avait presque oublié qu’il était perdu sur une île dont il ne repartirai sûrement jamais et en plus de ça, peuplée de créatures sensé avoir disparues et qui sont plus terrifiantes que….terrifiantes.
Regardant d’abord d’un air quelque peu apeuré par-dessus son épaule, le brun tourna ensuite le regard vers Elyh et parla d’une voix qui trahissait son anxiété. Pas facile de se dire qu’ici, on est plus le plus grand prédateur, ni le sommet de la chaîne alimentaire.

« Tu voulais pas me montrer des bébé dinosaures ? Sauf si c’est l’un d’eux qui vient de faire se bruit bizarre…Là, j’aurai plus trop envie de les voir….. Et pourquoi tu ne me ferrai pas visité ton île, ton chez toi, hein ? J’avoue que je suis pas très rassuré de rester ici… »